Être brésilien

Être brésilien

Être brésilien 2002-2014. Formidable terre de contrastes, le Brésil d’Eric Garault, donne à voir une multitude de facettes du pays et de sa culture. Le photographe propose une exploration en 36 poses qui mène du ciel de Rio à ses plages, ses favelas, chemine à travers les campagnes et pénètre les quartiers bourgeois. Des paysages et des scènes de vie hautes en couleurs qui reposent sur des clichés pour mieux les défaire…Ils se fondent, s’effacent et laissent place à la vie… S’impose alors la réalité, celle d’être brésilien. Il y a quelques années, je présentais ce travail en écrivant ceci : « Dans un pays où le peuple a plébiscité un ancien ouvrier syndicaliste, la gauche accède au pouvoir pour la première fois et fait naître l’espoir d’un avenir plus juste. Rio est l’une des premières villes du monde, en termes de concentration de richesses privées mais aussi de pauvreté ; favelas, immeubles de grand standing et villas cohabitent dans la plus pure imperméabilité. Mouvement des Sans-Terres, loi des quotas, programme “Faim zéro”, lutte anti-corruption, programme “Lumière pour tous“ représentent autant de chantiers herculéens. Le travail à réaliser est immense pour cet Etat sous perfusion du FMI et la situation économique et sociale est grave. Pourtant, les Brésiliens feignent de l’ignorer et continuent à vivre avec allégresse. Culturellement très riches, très bons sportifs, très avancés en recherche scientifique, les Brésiliens manquent de moyens pour réellement asseoir leur place dans le jeux de l’économie mondiale. Par ailleurs, le poids de l’histoire (20 ans après la fin de la dictature militaire) et de la religion (montée en puissance des églises parallèles) reste un frein pour beaucoup de quarantenaires. Comment la jeunesse va-t-elle réagir ? Elle, qui doit guider le pays vers un avenir meilleur, donne l’impression d’accepter avec fatalité le poids de l’histoire et le challenge social avec résignation » ! Chaque année, je retourne infatigablement au Brésil pour y réaliser des reportages et continuer mes recherches. En cinq années, j’ai vu le pays se transformer et désormais on peut dire que rien ne sera plus jamais comme avant. En effet, la nouvelle présidente de la république, Dilma Roussef, dauphine du précédent président Lula doté d’un profil très technocratique et social poursuis la politique mise en place par le gouvernement dont elle fût premier ministre. Ainsi, le Brésil a vu sortir 29 millions de brésiliens de la pauvreté et la classe moyenne (classe C) connaît un incroyable boom, relançant la consommation et favorisant une économie florissante. Par ailleurs, les échéances que le pays et notamment la ville de Rio, ont et doivent affronter sont colossales. En 2012, le sommet de Rio (Rio+20), en 2013, les JMJ (Journées mondiales des jeunesses catholiques) et la coupe des confédérations, Aujourd’hui, la coupe du monde de football et en 2016 les Jeux Olympiques. Une aubaine pour les investisseurs et les politiques qui on décidés de transformer radicalement les villes. Pour autant, j’observe que la vie rurale ne change pas et qu’elle impose de difficiles conditions de vie à ceux qui font le choix de la terre. Comme l’écrivait Stefan Sweig, le Brésil, encore en 2014, reste une formidable terres de contrastes.

Rio de Janeiro, Paraty, Nazaré da Mata, São Luis do Maranhão, Piau,
São Paulo, Recife, São João del Rey, Fortaleza, Jericoacoara,
Barreirinhas, Rio Pomba, Camocin, Casimiro de Abreu… Brésil

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